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PREMIÈRE PARTIE
Adolescent il n’a eu qu’une petite amie pendant 16 heures. Les pires heures de sa vie. Juré ne plus y remettre les pieds. Maintenant. 32 ans. Tiens sa promesse. Rien n’est obligatoire. Il lui a dit “tu es la première et tu seras la dernière” cela l'a fait sourire, elle n’y croyait pas vraiment. Presque 15 ans plus tard c’était toujours la dernière. Mais ce...







EUROCKÉENNES 2012
Réveille. 14h de sommeil. Confession intime avec François, Mars Volta en fond. Whisky. Bière chaude. Fatigue. Appareil photo jetable acheté, 27 poses. C’est le bordel dans la fosse pendant le concert de Näo. Ça ce vide pendant le concert de Mars Volta. C2C très propre et sage, avec animation au micro type fête foraine en prime. Samedi, 10h20, Jacky, Marie Anne et François partis = seul pour la journée. Belfort. Parc. Fanta. Jacky est en forme. Jacky est fatigué. Frites dégueu. 2 heures de sommeil. Pas de gueule de bois. Pas de bière forte en vente aux eurock. Red Bull Carrefour. Tiède. Petit dej 2€50. Shaka Ponk, trop tard, trop fatigué, trop nul. De la beuh avec des Suisses. Clopes. Câlins. Radiohead sur les oreilles en parcourant le camping. APERO. Samedi, passé 6 heures dans un parc, j’écris, je mange, je bois. Plus de batterie dans mon téléphone, plus de musique. J’observe. Les bracelets pour accéder au camping sont en papier, nul. Je regarde les pigeons. Une proposition de flirt, c’est toujours ça. Assez étrange le mélange dans un parc des gens qui boivent (dont moi) et des enfants qui jouent, dans ma tête il y a un lien, en tout cas pour mon cas il y en a un. 6 ans que je n’ai pas fait les eurock. Bilan niveau dealer, proposition d’acheter que de la beuh qu’une fois, et encore, il revendait pour pouvoir s’acheter de la bière, il n’y a donc plus de tentative de vente tous les 10 mètres. Une fille magnifique complètement défoncé qui fait la gueule. Pluie. Samedi soir, je me fais une amie en attendant Jacky, Caroline, on passe deux heures ensemble à chercher nos deux autres amis. Le fait de ne plus avoir de portable complique en fait un peu tout. Trempé. On les retrouve quasi au même moment. Poulet, pâté, faux Nutella, merci Jacky. Dimanche. Petit déj sous la tente, pluie ininterrompu, on décide que pour nous cela va s’arrêter là. 2 heures pour ranger le bordel sous la pluie, rejoindre la voiture, pénible, pas moyen de se rouler une clope (3 essais). Bilan niveau concert samedi, 10 minutes de Kavinsky avec orage comme décors de scène, ça fait léger. On rentre au camping persuadé qu’ils vont finir par annuler. Vendredi: J’ai envie de me prendre une douche glacée. Dimanche: J’ai envie de me prendre une douche brûlante.

BERLIN 23/26 juillet 2012
Jacky. Mathieu. François. Moi. Voiture. Voiture. Voiture. Blind test. Hôtel style RDA. Cool. La chaleur devient insupportable. Deuxième jour, plus d’eau dans l’hôtel. Rencontre avec Roger, mec bossant à L.A. dans le cinéma, on parle musique 90’s en buvant des bières. Sympa. On rit. On rit. On rit. Pas tous. Il y en a un qui a la chiasse. Un qui déprime. Un fidèle à lui-même. On fait avec. Hanna notre amie et guide à Berlin nous montre beaucoup de choses impressionnante, ma mémoire de poisson rouge aura raison des détails. Whisky, sans coca. Les parcs sont de “petites” forêts. Berlin est très vert. Saucisse au curry. Le soleil me tue petit à petit. J’ai gravé une quinzaine de compilation avec du son NPG pour les “afficher” à Berlin, au final j’en donnerais de la main à la main que 3. Je me déteste dans les moments comme ça. Beaucoup de confession intime alcoolisé. Pas eu le temps de goutter au Burger King. Pas eu le temps de faire ENORMEMENT de choses (certainement plus regrettable que le Burger King). Mathieu gère avec le GPS de son téléphone. On achète une carte. Jus de pomme+eau gazeuse. Parfait. Architecture Berlinoise très imposante. Rencontre avec Élise, en contre-jour, à l’hôtel, après une soirée beaucoup trop arrosé. Elle aura le droit à une compile NPG. Je murmure la phrase tirée d’une chanson de Rammstein, “bestraft mich” en boucle dans les rues de Berlin. On est parti depuis 3 jours. J’ai l’impression que cela fait une semaine. Rencontre avec Tobias, un allemand, que je qualifie de “beautiful weird”. Une compile NPG pour lui. Fatigue. Fatigue. Comme d’habitude je n’envoie aucune carte postale. Je m’énerve. J’apprends que “bestraft mich” veut dire “punie moi”.

BJORK-NÎMES 27-28 JUIN 2012
Train, Saint Dié 7h30 » 14h30 Nîmes. Je me fais chier sur les chansons du dernier album. Je m’éclate sur Nattura. Anne lise dort 30 minutes. On se prend la chaleur en pleine gueule en sortant du train. Red Bull Carrefour. 2 pastis. 8h du mat sur un banc, l’impression d’être dans un petit village, petit vieux qui prennent leurs cafés en terrasse, petit qui vont à l’école. La nuit blanche fait rire. Burger poulet/boeuf, bof. Devant la régie adossé à la barrière. Trop de basse. À la recherche d’une épicerie de nuit, indiqué contradictoirement par 3 personnes, ce qui nous mène sur le tournage d’un film. On squatte. Cela tombe bien on doit s’occuper jusqu’à 10h30, heure de notre train. On planque des bières dans un buisson. On retrouve nos bières dans le buisson. Les chansons qui bougent sont bien, les chansons calme ne rendent pas, pas le bon cadre, pas la bonne heure, pas la bonne température. Arrivé à Saint Dié à 17h34, Anne Lise doit repartir pour Nancy, elle aura fait 16 heures de train en 48h. Un mec me dit en anglais avec un gros accent “tu es figurant?” “non” “tu peux nous aider”. Pendant 4 heures je fais donc en sorte que le perchman ne se prennent pas le câble de sa perche dans les pieds, en le suivant. Meilleure expérience professionnelle de ma vie (j'ai été payé avec des madeleine). Le temps passe vite. Épuisé. Fou rire sur les quais du train. Les arènes sont remplies au 3/4. Comparé à Nancy, les nuits Nîmoise sont apparemment très calme. Rue vide. Entre deux prises, je discute avec mon perchman, mon perchman discute avec son assistant (moi). Dans ma tête mon anglais est très clair. Dans ma bouche mon anglais est très “yaourt”. On arrive quand même à se comprendre. Je décide définitivement que “Le Péril Jeune” est le meilleur film de tous les temps. Mais je regarderais "Ça tourne à Manhattan" en rentrant.









ANA6
Ana avait sept ans et il lui manquait quelques dents. Elle déambulait hâtivement dans les couloirs de son école, une fois sous le préau, emmitouflé dans son manteau, elle s'assit sur le banc écrivant frénétiquement
"ce n'est pas parce que j'étais ici que j'y suis, ou suis-je?".
Relevant la tête en souriant, elle laissa le petit mot préalablement froissé traîné à côté d'elle.
Jamais elle n'aurait d'enfant, à quoi bon, le monde s'écroule "ok disait-elle, pas besoin d'entraîner de pauvre innocent dans ce tourment."
Marchant maintenant dans la cour d'un air nonchalant, se demandant pourquoi elle n'arrivait, désespérément pas, à être enthousiaste sur le fait d'être sur cette terre, "que puis-je faire...naître et mourir, comment remplir l'entre deux, ce milieu si vide depuis longtemps".
L'impression que tout avait déjà été fait, surement même le fait de mourir d'ennui. Elle sortit alors sa trousse de son sac d'école, puis de la ces ciseaux (a bout rond), et commença à se couper anarchiquement les cheveux, puis elle recolla les mèches tombées avec du scotch.
Une fois chez elle, sa mère, dont l'alcoolémie passé (et surement futur) avait laissé quelques traces, s'exclama
"Es-tu obligé de faire tout ce que ton grand-frère a fait?! putain ces gamins!"
qui fut immédiatement répondu par un
"As-tu été obligé de faire ce que ta mère a fait? vivre quelques jours en tant que spermatozoïde m'aurait amplement suffi"
ce que la suite de sa vie confirmera, même en ayant jamais eu d'enfant.

ANA5
Ana avait douze ans, elle n'avait jamais rien ressenti jusqu'à présent, même lors des rares fois ou sa mère l'avait prise dans ses bras. Un jour elle croisa un garçon, pas plus beau que la moyenne. Elle n'y fit pas attention jusqu'au jour où il alla lui parler. Quelqu'un s'intéressait à elle. Elle commença à sentir quelque chose dans son ventre, mais ne comprenait pas quoi. Le lendemain le garçon se remit à côté d'elle à la cantine, cette scène se répétât plusieurs fois, et elle comprit qu'elle était amoureuse, qu'elle ressentait quelque chose, pour la première fois de sa vie. Elle était heureuse et ne voulait pas que cela change, ce garçon ne devait pas s'apercevoir de ses sentiments grandissant, pour la simple et bonne raison qu'ils gâcheraient tout. Un jour c'est lui qui fit un malheureux premier pas vers elle. Tout était donc fini, car tout allait finir. S'en suivie une relation amoureuse maladroite de merde, qui, bien évidemment, finit un jour beaucoup plus proche que ce que tout le monde aurait pu croire.
Le jour ou le garçon se désintéressa complément d'elle fut le jour où elle se suicida.

ANA
Ana venait d'avoir 6 ans, elle avait pourtant l'air d'en avoir 16. Son maître d'école, exigent mais courtois, pensait qu'une fille de 16 ans savait forcement lire, l'illettrisme était impossible puisqu"il veillait à apprendre à la lettre la lecture à ses élèves depuis des années.
Ana était donc condamné. Elle restait muette et regardait la pluie tomber pendant que ses camarades lisaient dans leur tête.
Ses deux parents ne se doutaient de rien, préférant manger leurs carrés de chocolat devant la télévision.

Ana mourut d'une pneumonie à l'âge de 9 ans dans l'indifférence générale.

ANA3
Le jour de ses 20 ans Ana rêvait de recevoir le camping car Barbie, Elle était persuadée que ses parents avaient compris les nombreuses allusions qu'elle avait fait au court de leurs longues discussions dans les escaliers. Il n'en était rien, elle reçut un chèque de sa grand-mère et une bouteille vide de vodka de ses parents.
Avec l'argent de sa grand-mère elle alla s'acheter son camping car le lendemain.
Elle était contente mais émotionellement déficiente.

Elle mourut renversée par un camping car d'adulte à 23 ans.

ANA4
Il était une fois une petite fille, elle se prénommait naturellement Ana.
Ana était seul, elle ne voyait plus son grand-frère depuis quelques minutes déjà.
Elle avait 3 ans et savait pertinemment qu'elle ne le reverrait jamais.
Elle se demandait pourquoi elle attendait que ce jour finisse alors que celui qui le suivrait se finirait aussi.

Ana mourut à l'âge de 3 ans.

ANA2
Ana a 13 ans, en mangeant des frites, elle s'étouffe. au lieu de se dire "je vais mourir", elle pense "je suis en vie"




naître_sourire_parler_marcher_apprendre_social_
encore sourire_souffrir_lire_écrire_lutter_
grand mère meurt_comprendre_échouer_
décevoir_croire_avancer_tomber amoureux_
grandir_seul_essayer_pleurer_majorité_travailler_
regretter_femme_marie_enfants (mais pourquoi donc?)_
encore_travailler_payer_suicide (?)_fatiguer_
épuiser_ donner_donner_donner_mourir/



Vin blanc, crème de cassis, bière, pastis.
Les enfants devant la télévision.
Les adultes trinquent.
Repas.
Vins rouge, vin blanc.
Les enfants à la petite table à côté de la télévision.
Les adultes.
Les enfants mangent vite leurs frites, ils s'ennuient, viennent chercher de l'occupation à la table des adultes.
Avec leurs visages rougit les adultes les font voler en l'air, leurs pincent le nez, d'autres continuent de manger, puis les renvoient devant la télé.
Le dessert. Riesling. truc glacé.
Les enfants n'ont plus faim, les adultes non plus, ceci est la fin.




C’était un homme seul. Environ 40 ans. Plus de familles depuis longtemps. Embaumeur et entrepreneur de pompes funèbres. Fatigué. Cerné. Jamais tombé amoureux. Toujours fait attention. Le 12 février. Une “cliente” arrive. La plus belle chose qu’il n’ait jamais vu. Les femmes ne sont pas des choses pour lui. Les morts le sont. Dont l’on peut disposer comme on le souhaite, ou pas, selon notre morale, peut être absurde. Il savait que son temps était compté avec elle. Comme toutes les histoires. Pendant les quelques jours à s’occuper d’elle il revivait. Était heureux. Il lui parlait. Dans sa tête elle répondait. Cela lui suffisait. Il a travaillé dessus comme jamais il avait travaillé sur quelqu’un d’autre. La rendit plus belle qu’elle ne l’était vivante. La fin arriva comme prévu. Il assista à son enterrement comme son amant secret. Pleura. S’en alla